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LE KALI

 

Le Kali Eskrima est un synonyme composé pour les arts martiaux philippins.
Il est un système de combat très influencé par les duels d’armes « importées » par les conquistadors espagnols dans la seconde moitié du XVI siècle. Il en existe aujourd’hui de nombreux styles.

L’appellation Kali/Arnis/Eskrima tend de plus en plus à désigner l’ensemble des arts martiaux philippins, avec ou sans armes.

C’est après la deuxième guerre mondiale que de nombreux maîtres philippins émigrèrent aux Etats-Unis. La pratique fut d’abord très confidentielle, puis découverte par le grand public à travers des démonstrations. Les arts martiaux philippins commencèrent alors à se développer ; en Amérique puis en Europe, de nombreux groupes se formèrent et développèrent leurs styles. C’est dans les années 90 que le Kali Eskrima arrive en France, à travers des stages, puis par la promotion de quelques clubs qui s’ouvrent. En 2002, la pratique des arts martiaux philippins rejoint le mouvement fédéral en étant référencée au sein de la commission des Arts Martiaux du Sud-Est Asiatique de la Fédération Française de Karaté.

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Histoire des arts martiaux Philippins

Origines et influences

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Les Arts Martiaux Philippins se caractérisent par une diversité d’influences dues aux différentes migrations humaines qui a constitué le peuplement des Philippines, ainsi qu’à de fréquents échanges commerciaux. Les multiples tribus disséminées sur toutes les îles de l’archipel ont développé des systèmes de combat indépendamment les unes des autres.​

Au 9eme siècle, le commerce se développe avec la Malaisie et la Chine et les marchands importèrent le Silat malais et le Kuntao chinois qui viennent enrichir les systèmes de combat des Autochtones.

Au 13ème siècle existe un immense empire qui comprend l’Indonésie, la Malaisie, le sud de la  Thaïlande, le Cambodge et les Philippines, c’est l’empire Majapahit ... Les arts martiaux originaires de toutes ces régions viennent apporter des éléments supplémentaires aux systèmes de combat déjà existants.

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L’influence Espagnole

 

En 1543 commence la colonisation des îles Maharlikas par les Espagnols, avec Magellan, qu’ils nomment Philippines en hommage au Roi Philippe II d’Espagne.

Les Espagnols rencontrent de grandes difficultés dans leur volonté de soumettre les habitants de ces îles et se heurtent à une forte résistance des guerriers locaux et Magellan y laissera la vie. Les espagnols doivent avoir recours à leurs armes à feu pour faire régner l’ordre nouveau.

Ainsi, les îles ne sont sécurisées qu’en 1570. La faculté d’adaptation des combattants philippins face aux adversaires européens leur fit intégrer les techniques d’escrime occidentales, ce qui explique pourquoi en kali-eskrima-arnis, beaucoup de termes techniques sont en espagnol.

Lorsque la domination espagnole est finalement établie, les conquérants veulent bannir l’enseignement des arts martiaux, et en 1764, le port des armes blanches est interdit dans le but de faire cesser les attaques de soldats espagnols.

Le régime espagnol a recours à l’application de lois et de décrets royaux destinés à limiter voire à interdire l’utilisation des armes par les populations autochtones. Les arts guerriers rentrent alors dans la clandestinité.

L’art du combat refait peu à peu surface, d’abord sous forme de danses rituelles, appelées « Sinulog » ou « Karenza ». Durant plus de trois cents ans d’occupation, de nombreuses escarmouches et batailles opposent colons et autochtones. A partir de ces expériences et observations, les systèmes de combat philippins évoluent, de plus en plus influencés par les techniques des espagnols et d’autres mercenaires européens (Italiens et Français).
Mais ce sera surtout l’art de la rapière (épée) et de la dague qui auront la plus grande influence.

On peut encore retrouver, dans de nombreux styles, les techniques « d’ Espada y Daga » sous la forme d’exercices avec un bâton et un couteau, ou d’une arme longue couplée avec une arme courte, ainsi que dans l’utilisation des angles d’attaque et dans certains concepts tactiques de déplacements et de distances. 

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Les américains remplacent les espagnols

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Au début du 20ème siècle, les Américains remplacent les Espagnols et rencontrent les mêmes difficultés avec les Autochtones au cours de féroces guérillas dans le sud des Philippines. 

Dans les années 1920, le kali devient très populaire et de nombreux tournois furent organisés, aux côtés de combats de boxe, au stade olympique de Manille.  Certains jeunes combattants devinrent plus tard de grands maitres qui contribuèrent au développement du kali-eskrima. Pendant la 2ème guerre mondiale, les Philippins furent utilisés par les Américains pour combattre les Japonais qui essayaient de progresser dans la jungle ; ils leur infligèrent de lourdes pertes grâce à leurs redoutables techniques de  combat rapproché.

Indépendance des Philippines

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En 1946, c’est l’indépendance et de nombreux Philippins émigrèrent aux Etats-Unis​.

Les arts de combat perdent quelque peu de leur importance.
C’est seulement au sein de quelques familles que l’art du combat philippin continue à être pratiqué et enseigné de façon confidentielle. 

 

Aux Philippines, les arts martiaux traditionnels se structure également. En 1954 l’Arnis est enseigné dans les lycées de Manille. En 1957 Placido Yambao, vétéran de plusieurs combats au stade olympique de Manille, écrit le premier livre sur L’Arnis.

 

Long Beach, à l’occasion d’un tournoi de karaté en 1964 , le maitre Ben Largusa fut invité à faire une démonstration de son art, en même temps qu’un certain Bruce Lee pour le Kung Fu. Ce qui donna l’idée à Dan Inosanto, alors ceinture noire de kempo et de ju-jitsu, de pratiquer les arts martiaux de son pays d’origine.

En plus de ses entrainements avec Bruce Lee, il étudie avec plusieurs maitres philippins de la région de Los Angeles, dont Maître John Lacoste, qui est peut- être celui qui l’a le plus influencé. Les arts martiaux philippins sortent donc de l’ombre et commencent à se développer aux Etats-Unis.

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En 1972, le gouvernement philippin inclut les arts martiaux philippins dans le « Palarong Pambansa »  ou arène de sport national. Le ministère de l’éducation, de la culture et des sports l’intègre en tant qu’élément du programme d’études de l’éducation physique pour le lycée et les étudiants universitaires. La connaissance des arts martiaux philippins est primordiale parmi les groupes militaires et la police.

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En France

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En France le kali- escrima arrive tardivement mais commence à se développer grâce à son efficacité incontestable en combat réel, avec bâtons, à mains nues ou avec armes blanches, dans une optique de self défense. Cet art de combat très complet séduit notamment les professionnels de la sécurité et attire de plus en plus de pratiquants d’autres disciplines. (Aux Philippines, les différents corps des armées étudient et utilisent les techniques de combat du  Kali).
 

Aujourd’hui de nombreux stages de Kali ont lieu en France afin de promouvoir et pratiquer cet art martial, de même que des compétitions de combat aux bâtons.

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